VALLEE DE LA MORGE

(communes de Saint-Etienne-de-Crossey, Voiron, Moirans)

Version de 2011

 

 

 

La vallée de la Morge se scinde en quatre parties distinctes

La vallée de la Morge est la plus importante en superficie, longueur et activités usinières du Voironnais. Toutefois, contrairement à la Fure voisine, les activités industrielles n'ont réellement commencées qu'au XIXe siècle.

*En amont, (vallées de la petite Morge à St-Nicolas-de-Macherin, de la Morge amont à St-Etienne-de-Crossey et St-Aupre) et ruisseau de l'Etang Dauphin issu des gorges de Crossey), une région, avec des reliefs marqués, très peu industrialisée (même tardivement au XXe siècle) avec de nombreux moulins de toutes natures (15 en 1819 ; l'image précédente est l'un d'entre eux). Durant la seconde moitié du XIXe siècle et jusqu'aux années 1920, il y avait 4 carrières de terre réfractaire.

*Au centre, les gorges de Voiron (papeteries, tissages, métallurgie, moulin, scierie). Cette gorge, avec un lit de la Morge pentu, donc producteur d'énergie, a été colonisée très tôt par les forges, épéeries, taillanderies, acièries, moulins à tan et à grains.

*A l'aval, on peut la subdiviser en plusieurs zones : le bourg de Voiron, la rive gauche près du bourg (autour de la gare), la rive droite également près du bourg autour du ruisseau issu de la Brunerie (ruisseau de Taille) et le lit assez étroit de la Morge entre Voiron et Moirans couvert de tissages et de papeteries.

Les bourgs de Voiron et Moirans furent le support le long de leur canal des moulins, de nombreux ateliers très tôt (moulins à grains, martinets, moulin à tan, tanneries, moulins à papier etc).

*A l'extrême aval, la plaine de l'Isère très plate, soumise autrefois aux inondations et non industrialisée.

Toute cette vallée a été très étudiée, spécialement pour la période médiévale, par J.P. Moyne (équipe de fouilles archéologiques de Colletière à Charavines).

L'étude de la tuilerie Philippe-Janon à la Charlière (le long de la route Voiron - Chirens) a été réalisée en été 2001. L'étude proprement dite de la vallée a commencé début 2004 pour se terminer en 2006 (Moulins, forges, scieries, usines de tissage, carrières à Saint-Nicolas-de-Macherin, Saint-Etienne-de-Crossey, Saint Aupre).

 

 

LES SITES INDUSTRIELS

 

Fig : Le tableau donne la chronologie des activités et la carte suivante les positionne sur le terrain.

 

Fig : La carte montre que mis à part le bourg de Voiron et quelques ateliers dans les gorges éponymes,

le développement industriel n'a réellement débuté qu'au XIXe siècle (début du second Empire).

 

Au XIXe siècle, l'activité majeure de Voiron et ses environs - à partir du début du second Empire - fut celle des soieries en liaison avec Lyon. Une nébuleuse d'autres activités plus petites se mit en place autour du bourg. D'autres activités existaient : papeteries, fonderies de seconde phase, constructions mécaniques.

Les tanneries - très prospères autrefois - disparurent pratiquement à l'issue des années 1860 ainsi que le tissage des toiles de chanvre.

 

LE VIEUX VOIRON

Fig : Vue hypothétique du vieux bourg de Voiron au XVIIe siècle.

La Morge longe la muraille et la porte des moulins est la porte occidentale du bourg.

Le quartier des tanneries et mégisseries (blancheries) entoure cette porte côté bourg, le long du canal des moulins.

 

Dans les bourgs de Voiron (voir le dessin précédent) et de Moirans (ainsi que dans la Fure, au bas Rives et à Fures) dès le Moyen Age, il existait des canaux intra muros avec de nombreux ateliers (moulins, scies, martinets etc). Ils étaient dénommés canal des moulins. C'est une particularité des vieux bourgs isérois (Côte Saint André, Fures, Rives, St-Victor-de-Cessieu, Saint Laurent du Pont, Vizille etc).

Fig : le canal des moulins dans Moirans

 

Fig : Morge amont : la conception en escalier des moulins de la Catonnière construits sur un terrain pentu (à St Aupre) est la même,

quant à son principe, que celle des moulins de Barbegal (IIIe ap. J.C.).

On la retrouve aux moulins de Papon (Merlas), aux moulins des Baril (Chabons) et à la papeterie des Sarrazins (Morge).

Cette technologie permet à chaque moteur hydraulique (roue) de travailler avec la totalité du débit du canal et de développer la puissance maximum

sans gêner et être gênée par les moteurs aval et amont.

 

 

Fig : Ce dessin s'inspire de la tuilerie Philippe-Janon à la Charlière. De nos jours tous ces bâtiments existent encore

(les fagots sont encore en place ainsi que les tuiles séchants sur leur support depuis une trentaine d'années !!!).

 

Fig : A Saint Aupre dans le massif de calcaires du Turonien, il existe quatre groupes de trous verticaux completés par des galeries horizontales.

On extrayait des terres réfractaires pour la fabrication de briques réfractaires tapissant les fours métallurgiques et les fours à tuiles.

L'entreprenueur le plus connu était Rosset qui avait commencé en 1845.

 

ETUDES

Base de données : un texte de 200 pages résume toutes les observations faites lors des enquêtes dans la Morge et les recherches en archives (fond de la mairie de Voiron, archives privées) 2006

Schrambach A., Capolini J. Paléohydrologie et aménagements de la vallée de l'Etang Dauphin 2006

Schrambach A., Capolini J. Un château d'eau naturel : le massif du Barracuchet 2005

Schrambach A. Perrin-Taillat M. Hydrologie du ruisseau de Taille 2006

Schrambach A. Les tanneries voironnaises du Moyen Age au XIXe siècle 2006

Schrambach A Des moulins au tissage : l'usine de St-Nicolas-de- Macherin Chroniques Rivoises novembre 2006 n°42

Schrambach A Passage de l'économie médiévale à l'économie moderne à Voiron et ses environs. Chroniques Rivoises mai 2007 n°43, novembre 2007 n°44 et mai 2008 n°45

Schrambach A. Perrin-Taillat M. L'apparition des industries modernes à Voiron Revue de l'AHPPV 2007

Perrin-Taillat M. Schrambach A. Verdel E. Découvertes de vieilles voûtes d'arêtes dans 3 sites de moulins à papier dans le Voironnais Revue de l’AHPPV  printemps 2008

 

Toutes ces observations faites sur le terrain, les recherches dans les vieux textes ont permis d’écrire une grosse synthèse sur la vallée :

 

SCHRAMBACH A.   Le Voironnais – Isère. Vallée de la Morge. Histoire industrielle.  446 pages  148 figures  2011  

 

 

 

 

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FIN