LE PAYS VOIRONNAIS

LES VIEILLES MACHINES

DANS LES ATELIERS, LES MOULINS ET LES MANUFACTURES

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Version de 2011

 

De nombreuses machines, de toutes natures, équipaient les sites pré industriels et industriels.

Les images suivantes correspondent aux vieilles machines utilisées dans les moulins (au sens large) et autres ateliers.

 


 

MOULINS A PRODUCTION ALIMENTAIRE

Les moulins à production alimentaire sont cités dès les années 1200, mais ils sont utilisés depuis plus d’un millénaire avant.

 

Une étroite corrélation existe entre leur nombre (plus exactement le nombre de paires de meules) et celui de la population

(tout du moins jusqu'aux années 1860, date d'apparition de la mouture à l'anglaise puis de celle aux cylindres à l'extrême fin du XIXe siècle,

inventions qui augmentèrent la productivité des moulins et par la même leur nombre).

 

Fig : Les anciens moulins à farine, comprenaient des paires de meules horizontales (moulin brun et moulin blanc) et des blutoirs (tamis, successeurs des baritels et bluteaux).

Consulter :     SCHRAMBACH  A.    Evolution des moulins à grains durant plus de 2000 ans

08 2011     22 pages 21 figures Non édité

SCHRAMBACH A. Les moulins à production alimentaire. Evolution des moutures : les exemples des vallées

autour du lac de Paladru (Dauphiné)  relevés entre 1993 et 2007.   39 pages, 21 figures 2009 non édité

 

Dans la région, avant 1860, 99% des moulins étaient mus par une roue hydraulique à axe vertical, un rouet installé sous une voûte (voir la figure).

 

Fig : Ces mécanismes sont ceux utilisés autrefois dans divers types d'activités (farines, huile, textiles, papier, cuirs, kaolin, forge etc)

 

 

Fig : Les vieux ateliers de meunerie comprenaient, dans la région, deux types différents.

Les plus nombreux, ceux équipés d'un rouet (roue hydraulique à impulsions et à axe vertical),

et ceux mus par une ou des roues à axe horizontal.

Le dessin suivant montre en arrière plan un moulin avec une roue à axe horizontal et devant un autre avec des rouets.

 

 

 

 

A partir du milieu du XVIIIe, dans le Voironnais, on voit apparaître, avec une pierre immobile en creux surmontée d'une pierre qui roule à l'intérieur, la pierre à gruer ou gruoir (pise en patois de la région). L'usage de cette machine, prend de l'ampleur au début du XIXe siècle en remplaçant les piloirs ou pilons, les maillets, les battoirs (à blé, à chanvre et à noix). Ensuite, ce sera une machine universelle qui servira à broyer toutes sortes de matières (moulin hollandais à deux tournants) dont celles utilisées dans les papeteries (meuleton).

 

Fig : le moulin univers

el avec son meuleton (ou tournant)

Consulter :   SCHRAMBACH A. Pays Voironnais – Isère – Dauphiné. Les pierres à gruer ou le moulin universel.

16 pages  16 figures  2009 Non édité

 

ATELIERS METALLURGIQUES

Les ateliers métallurgiques sont cités dès le XIIIe siècle mais une petite forge manuelle a été trouvée sur le site de Colletière,

à Charavines, en bordure du lac de Paladru (années 1000).

Les plus vieux ateliers sont dénommés martinet du nom de la machine qui les équipait.

En général à cette époque, ce marteau automatique servait à mettre en forme la loupe de fer produite par le bas-fourneau sis à proximité.

Il servait à carburer ce fer pour produire de l'acier et à le transformer en courtes barres de fer, en outils et en armes.

Plus tard, à l'extrême fin des années 1400/ début des années 1500 dans le Voironnais, avec l'apparition des hauts-fourneaux qui produisaient de la fonte,

on distingue le martinet à acier (qui ultérieurement sera dénommé forge à acier puis forge à couler l'acier) de celui qui martellait les métaux pour faire des outils et des armes (martinet à épées suivi plus tard de la taillanderie).

Ces martinets ont été utilisés dans la région jusqu'au milieu du XXe siècle puis furent remplacés par les marteaux Bradley.

 

Fig : Deux martinets mus par le même arbre de couche équipé de cames décalées au XIXe siècle dans une taillanderie

 

 

Fig : Un martinet à la fin des années 1400. Il faut noter sur ce dessin ... une erreur de l'artiste : la roue du type "en dessous" tourne en sens inverse

si elle doit soulever le bras du martinet !!!! (ou alors le ruisseau coule vers l’arrière de l’atelier)

Fig : un vieux martinet entraîné à l’aide cames posées non sur l’arbre de couche de la roue hydraulique mais sur la couronne.

 

Fig : Les ateliers métallurgiques médiévaux dans le Voironnais furent d'abord équipés pour travailler avec du fer et de l’acier obtenus sur place

(ou bien apportés par bateau d’ailleurs)  à partir d'un bas-fourneau complétés par une forge à assier.

Ensuite au début du XVIe siècle (dans le Voironnais) à partir de la fonte issue d'un haut-fourneau situé hors Voironnais

on travailla cette fonte dans une forge à acier (ou aciérie) où elle fut transformée en aciers de diverses nuances.

 

Consulter :   SCHRAMBACH A. Les industries métallurgiques et les techniques associées dans les vallées du Voironnais 67 pages   49 figures 2009 Non édité

SCHRAMBACH A. Les anciens hauts-fourneaux dauphinois et leur évolution.   31 pages   23 figures   2009 Non édité

 

 

MOULINS A PAPIER

Les premiers moulins à papier apparaissent, dans le Voironnais, au milieu des années 1500, donc assez tardivement.

La roue hydraulique était utilisée exclusivement pour mouvoir les maillets qui transformaient les chiffons en pâte à papier.

Ils furent utilisés jusqu'au début du XIXe siècle, époque à laquelle les piles hollandaises ou cylindres commencèrent à les remplacer.

Ces dernières associées à un meuleton et à un lessiveur étaient encore utilisées il y a quelques décennies.

 

Fig : maillets en bois à sabots en acier, travaillant les chiffons déposés dans les piles (cuves).

 

Fig : cylindre hollandais rotatifs qui ont remplacés les maillets

 

Un atelier de fabrication du papier au XVIIe siècle

Fig : Sur cette image qui représente un vieux moulin à papier on distingue à gauche les maillets (mus par une roue hydraulique non représentée),

la cuve remplie de pâte à papier très liquide, l'ouvrier qui tient une forme ou cadre pour faire une feuille de papier,

les feuilles empilées avec des feutres et la presse à main pour extraire l'eau de ces feuilles de papier.

L'étendoir, où on faisait sécher les feuilles, est hors dessin.

 

 

 

Consulter : SCHRAMBACH  A.   FERRIERE L. Les papeteries dans la vallée de l'Hien à Saint-Victor-de-Cessieu.

Naissance, évolution, déclin, adaptation. (1556 à 2000)  Deux parties : histoire et techniques.  113 pages   2003 – 2008  non édité

SCHRAMBACH A.  Les vallées autour du lac de Paladru.  Les moulins à papier et les papeteries    05 2011  82 pages   80 figures

 

MOULINS A PRODUCTION TEXTILE

 

La production textile principale du Voironnais était constituée essentiellement par les toiles de chanvre.

Ce dernier cultivé près des fermes était ensuite récolté, mis à macérer dans les routoirs (bassins avec de l'eau)

et après d’autres traitements,  filé puis tissé à domicile (métier à tisser manuel).

Ensuite les négociants de Voiron et de Grenoble (après refus des pièces mal tissées dans le cadre de « la marque »)

les blanchissaient au soleil puis commercialisaient ces toiles.

 

Fig : Un atelier typique dans le Voironnais : un battoir à chanvre qui assouplissait les fillasses de chanvre.

Ce terme peut surprendre puisque qu'il s'agit d'une pierre à gruer et non d'un piloir ou battoir.

Le dessin suivant (Piemont en Italie) donne l'origine de cette expression qui a été conservée à l'issue du changement de machine.

 

 

 

Fig : Ce bâtiment est typiquement celui d'un battoir à chanvre dans le Voironnais (avec un rouet)

 

 

Une autre production, plus ancienne et moins répandue, était celle des draps de laine.

Ces draps, après tissage, étaient soumis au foulon (ou gauchoir à drap) afin d'améliorer la tenue des tissus. Ce type de machine est rarement cité dans la région (Voiron, chartreuse de la Sylve Bénite)

 

Fig : Le foulon, associé à de l'argile à foulon qui avait une fonction base (comme la soude), servait à resserrer les draps de laine et à enlever le reste de suint.

Consulter : SCHRAMBACH A.  Les vallées autour du lac de Paladru, Isère. Les industries textiles. 47 pages   33 figures  Non édité

SCHRAMBACH A. Les ateliers d’effilochage.  4 pages Le Monde Alpin et Rhodanien 1- 4  2005

SCHRAMBACH A.  Vallées du Voironnais (Isère). Moulin à foulon ou gauchoir à draps de laine ou moulin à dégraisser.

10 pages   14 figures  2003  -  2010 Non édité

SCHRAMBACH A. Vallées du Voironnais. Le chanvre : culture, traitements, commercialisation.   31 10 2011  22 pages   21 figures Non édité

 

 

TANNERIES, MEGISSERIES et CHAMOISERIES

 

La mise en forme des cuirs, matières importantes pour de nombreux usages dont les parchemins, se faisait dans des ateliers spécialisés :

-tanneries pour les gros cuirs (bovins). Le produit actif, le tan était extrait par broyage des écorces de chêne (la figure suivante est extraite d'un fond d'images sur Internet, car il n'existe plus de telle machines dans la région). Le tan donnait aux cuirs une couleur brunâtre.

-mégisseries pour les petits cuirs (agneaux, moutons). Le produit actif était de l'alun, des cendres et donnait une couleur blanchâtre aux cuirs (le nom en latin médiéval de ces ateliers est d'ailleurs la blancherie).

-chamoiseries pour les cuirs tannés aux huiles de poissons.

Seul le moulin à tan, (cités uniquement dans les gorges de Voiron et au sud immédiat de Voiron) situé en général hors de la tannerie proprement dite, était équipé d'une machine à broyer les écorces, mue par une roue hydraulique. Le tannage des cuirs, quelque soit la méthode retenue, ne comprenait que des cuves (rondes ou rectangulaires, en maçonnerie ou en pierre) et des séchoirs.

Les tanneries sont citées dès les années 1200 dans le bourg de Voiron. Il y en avaient, mais un peu plus tard, à Moirans (vallée de la Morge). A Fures Tullins et à Rives, ils fonctionnaient au XVIIIe siècle (vallée de la Fure).

 

Fig : un moulin à tan ou battoir à écorces

 

Fig : une tannerie en plein aire. Les cuves pouvaient placées aussi en rez-de-ch

aussée du bâtiment avec le logement au premier étage.

 

Consulter : A. SCHRAMBACH Les tanneries, les mégisseries et les corroyeries du Moyen Age à la fin du XIXe siècle dans le Voironnais.

Revue Le Renouillard (Moirans). Première partie : N°35  octobre 2010. Seconde partie :  en 2011 Troisième partie : en 2012

SCHRAMBACH  A.  Le traitement des cuirs :  les moulins à tan ou moulins à écorces   5 pages  4 figures  2011 Non édité

 

 

SCIERIES, MOULIN A PLANCHES

 

Le sciage des bois à la machine, pour donner des madriers, des planches, est ancien.

Les scies étaient des scies battantes à lame verticale avec un cadre, un support en bois, mues par une roue hydraulique.

Une telle scierie fonctionna encore dans les années 1950. Une autre, basée sur le même principe mais avec un cadre entièrement métallique, est encore utilisée à l'occasion. Une scie, à lame horizontale et cadre en fonte et acier (datant des années 1920) fonctionne encore à Saint Aupre.

 

 

Fig : une scie battante dans la vallée de l’Hien

 

Un atelier de sciage des troncs d'arbres au XVIIIe siècle

 

 

 

 

Fig : une vieille scie battante (avec l’image d’origine des années 1200) entraînée à l’aide cames posées non

sur l’arbre de couche de la roue hydraulique mais sur la couronne.

 

Consulter : SCHRAMBACH A.  Les fours à charbon de bois,  les charbonnieres  7 pages   5 figures 2009 Non édité

SCHRAMBACH  A.  Les vallées dans le Voironnais et le massif de la Chartreuse. Le bois, les bûcherons, les moulin à planches, les scieries.

36 pages  17 figures 2009 non édité

 

 

 

 

FOURS A TUILES ET BRIQUES

Ces ateliers, qui comprenait une machine (mue par un animal ou une roue hydraulique) destinée à malaxer l'argile, ont évolué comme le montre le dessin suivant. Le four de vertical est devenu horizontal et la circulation de l'air était forcée (ventilateur).

 

 

 

Fig : Avant 1800, si les maisons des paysans étaient couvertes de chaume, celles des nobles l'étaient avec des tuiles en argile cuite (en bois ou essendolles dans le Guiers Mort).

Ces fours sont donc anciens. Ils se développèrent beaucoup au XIXe siècle avec l'essor démographique puis avec celui des bâtiments d'usines.

Les fours à chaux et les scieries suivirent la même évolution.

 

 

Consulter : SCHRAMBACH A. Les ateliers de transformation par chauffage des matières premières. Les fours à chaux dans le bas Dauphiné   23 pages, 19 figures 2008 non édité

SCHRAMBACH A.  Les anciennes tuileries des vallées industrielles autour du lac de Paladru (Isère - Dauphiné).  62 pages 24 figures  Non édité

 

 

 

 

 


 

 

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FIN